Quatrième de couverture
Quand on est jeune et plein d’avenir, quand on désire croquer la vie à pleines dents et que l’on est poussé par le secret désir d’un père à qui l’on ne peut rien refuser, lorsqu’il s’agit d’intégrer le plus grand hebdomadaire de la place, c’est le genre de lettres qui reste gravé au firmament d’une carrière, d’une vie. Mais les pires cauchemars commencent parfois comme des contes de fées. Et lorsque l’appel des racines est le plus fort, s’éteignent alors, un à un, les lampions de la Ville-lumière…
Extrait
Avant de me coucher ce soir-là, j’ai relu cette lettre que j’avais reçue fin mai, juste avant les résultats de mes examens. Restée dans un tiroir de ma table de nuit au village, elle est aujourd’hui le seul souvenir palpable de mon séjour dans la capitale. Le seul à avoir échappé aux flammes. J’ai tellement lu cette lettre que je peux la réciter encore aujourd’hui par cœur :
Cher Monsieur,
J’ai le plaisir de vous annoncer que votre demande de stage a retenu toute notre attention. Nous vous proposons d’intégrer notre magazine en tant que rédacteur-journaliste pour une durée de quatre mois et à partir du 1er septembre prochain. Au cours de cette période, vous intégrerez le service Enquêtes nationales. Ce stage conventionné ne sera pas rémunéré.
Veuillez avoir l’amabilité de me contacter le plus rapidement possible, afin que nous apportions ensemble les éléments manquants à votre dossier.
Dans l’attente de vous accueillir au sein de notre rédaction, je vous prie de croire monsieur à l’expression de mes salutations distinguées.
M. Weber
« Il s’agissait pour moi d’une opportunité magnifique, de celle que le destin offre au compte-gouttes dans une vie. Je misais mon avenir, peut-être ma vie professionnelle sur ces quelques mois de stage. J’en étais conscient. Je le savais. Je ne cessais pourtant de me le marteler pour bien l’ancrer dans ma tête. »