Quatrième de couverture
« Il sentait que cette luxuriante et superbe nature était faite pour lui et qu’il était né pour elle, pour la comprendre et pour la traduire. Il se perdait avec une délicieuse ivresse dans les bois profonds et les montagnes pleines de fleurs parfumées, vaquant dans les maquis à myrtes, dans les fourrés de lentisques et d’arbousiers, contenant avec peine son émotion quand il venait à passer devant les vieux châtaigniers centenaires de Bastelica, aux troncs énormes, aux branchages touffus et dont la sombre majesté lui inspirait une sorte de mélancolie à la fois poétique et religieuse… » (Legros, 1924)
C’est ici en effet, immergé dans la luxuriante nature corse et grâce à deux rencontres capitales, Requien et Moquin-Tandon, deux illustres naturalistes de son temps, que Jean-Henri Fabre – qui deviendra le plus célèbre d’entre eux – trouva sa voie, abandonnant les mathématiques pour l’étude passionnée du vivant. La flore, les coquillages, et enfin les insectes deviendront dès lors ses « objets » de prédilection, portant ses pas vers la renommée.
Le jeune enseignant foula le sol de la Corse durant quatre années. Sa réputation au zénith plus d’un demi-siècle plus tard, la ville d’Ajaccio se souvint alors de lui. Un souvenir qui sombra bientôt à nouveau dans l’oubli.
N’était-ce la plaque posée sur les murs du Collège Fesch à cette époque (aujourd’hui musée Fesch), comment connaître cet épisode anecdotique sans doute, mais capital pour les sciences naturelles, celle de la passionnante conversion d’un obscur mathématicien en un naturaliste brillant, l’un des plus remarquables de son siècle ?
Le présent ouvrage a pour ambition de retracer ce parcours…