Quatrième de couverture
Comment approcher la réalité sociale et politique mouvante d’une société complexe telle que la société corse ? Comment répondre aux interrogations qu’elle suscite dans le débat national sans tomber dans l’à-peu-près, les approximations globalisantes ou le parti pris stérile ? Comment redonner du sens au maquis des faits, des prises de positions, des débats parfois byzantins qui caractérisent la vie politique de ces trente dernières années ? Comment prendre du recul face aux soubresauts d’une histoire contemporaine en pleine effervescence ? Comment combattre l’incompréhension, prélude à tous les rejets, et le fossé qui se creuse entre les sociétés continentale et insulaire ?
C’est à ce travail de recomposition du paysage social et politique que l’auteur s’est patiemment attachée autour de douze grandes questions qui divisent partisans et adversaires d’un débat fondamentalement démocratique, parce que s’agissant de l’avenir d’une terre et d’un peuple. Questions brutales et fortement investies d’affects s’il en est, mais qui méritaient plus que toutes autres des réponses circonstanciées, référencées, apaisées que seul le regard du chercheur, les outils conceptuels et la neutralité du scientifique pouvaient faire émerger.
C’est à une plongée au cœur du « problème corse », pour en saisir lignes de fond et lignes de crête, qu’invite expressément l’auteur parce qu’il en va aujourd’hui ici du pacte républicain lui-même. Un pacte républicain écartelé entre sa longue tradition unificatrice et les exigences d’une philosophie de l’Europe décentralisatrice parce que fédéraliste. La Corse dans ce laboratoire européen est aussi un ban d’essai à la modernisation de l’État français. Elle est ainsi, malgré les anathèmes d’archaïsme, d’infidélité et de manque de reconnaissance, à l’avant-garde des débats démocratiques en Europe.
Sommaire
I. La violence est-elle une fatalité ?
II. La loi des clans sévit-elle toujours en Corse ?
III. L’idée de nation est-elle légitime ?
IV. Combien faudra-t-il de statuts particuliers pour avoir la paix ?
V. La Corse est-elle une région sans culture ?
VI. Peut-on parler d’une langue corse ? Pourquoi rendre son enseignement obligatoire ?
VII. Les nationalistes sont-ils tous des séparatistes, ethnicides et mafieux ?
VIII. La Corse coûte cher et ne rapporte pas. Pourquoi ne pas leur donner leur indépendance ?
IX. Les Corses sont-ils capables de gérer leur environnement ?
X. Comment une région aussi atypique peut-elle être un laboratoire pour la France ?
XI. Qu’ont apporté les Accords de Matignon ?
XII. L’après-Matignon : quelles perspectives ?
Conclusions : Au risque de se perdre, la Corse dans l’Europe à l’ère de la globalisation