Quatrième de couverture
Le parti bonapartisme est sans aucun doute le plus ancien parti de l’Hexagone. Il a pris ses racines dans l’épopée napoléonienne, voici maintenant deux siècles, et perdurera longtemps autour des grandes figures de la famille Bonaparte, parmi lesquelles Napoléon III, le prince Jérôme, etc.
La dynastie cédant la place progressivement, devant les vicissitudes de la politique nationale, le parti se regroupa un premier temps sur la Corse, puis sur la seule cité impériale d’Ajaccio pour finalement perdre un jour de mars 2001 les rênes de la municipalité.
Le rôle majeur joué par le parti bonapartiste sur la vie nationale et insulaire a conduit Paul Silvani à en retracer, dans cet ouvrage premier du genre, les grandes pages et les petites histoires. En chroniqueur avisé, l’auteur reprend les fils oubliés de cette incroyable épopée pour nous en livrer une saga riche, documentée et vivante. Il invite le lecteur à mettre ses pas dans les siens et c’est toute l’histoire récente de la Corse qui reprend vie, à travers sa vie politique, ses combats électoraux, sa vie sociale et culturelle.
Extrait
« Il aurait été prétentieux et probablement vain de vouloir écrire une histoire du bonapartisme insulaire. S’efforcer d’en brosser quelques tableaux aura assurément été moins difficile, mon seul dessein étant d’apporter une contribution à cette histoire et d’expliquer pourquoi la Corse et particulièrement Ajaccio ont été un siècle et demi durant le dernier rempart du bonapartisme.
Au commencement, on l’a vu, était une famille d’immigrés toscans qui, par son activité et par le jeu des alliances familiales, est progressivement devenue une famille de notables. Ainsi, lorsque Charles Bonaparte, au milieu du xviiie siècle, accède à des responsabilités auprès de Pascal Paoli d’abord, de Marbeuf (qui le fait député de la noblesse) ensuite, une tradition « bonapartiste » existe en quelque sorte déjà.
Ajaccio n’est alors qu’une petite ville de quelque quatre mille habitants où, avec une certaine aisance et un peu d’instruction, on peut se faire une place, un rang social, et ainsi exercer son influence. Les deux premiers fils de Charles, Joseph (né en 1768) et Napoléon (né en 1769) seront donc, d’entrée de jeu, par atavisme, en première loge quand la Révolution de 1789 éclatera en France.
Chateaubriand, qui n’a pas été toujours tendre pour l’Empereur, l’avait pourtant bien vu : « Nourri au milieu de la Corse, Bonaparte fut élevé à cette école primaire des révolutions. Il ne nous apporta pas, à son début, le calme ou les passions du jeune âge, mais un esprit déjà empreint des passions politiques. »